Nouvelles Post-tremblement de terre

Bonjour à tous,
l'ambiance est pas au top par ici, vous le savez un tremblement de terre a devasté Yogyakarta et sa région. Avant tout, un peu de géographie, yogya est à environ 1000 km (+ ou -, enfin je sais pas exactement) à l'est de Jakarta. Donc ici, on n'a rien senti, je me suis reveillé comme vous tous le samedi matin et j'ai appris la nouvelle par la télé. Peu d'informations pour le moment, le gouvernement indonésien n'est pas une foudre de la communication, on attend et on organise l'aide pour éviter le bordel post-aceh. Premières remarques: le fatalisme ambiant mêlé d'une sorte de détachement (ou de retenue plus exactement). Des discussions avec les indonésiens qui prennent ces catastrophes avec le sourire, pas de lamentations excessives, pas d'enervement (pour l'instant), l'indonésien reste fier. On a juste à prier pour que le gouvernement ne se chie pas dessus comme à son habitude et attende 2 ans avant de reloger les victimes auquel cas ca pourrait être catastrophique. Autre remarque: le fait d'être sur place (mais loin de la tragédie en même temps) change considérablemet mon approche des faits. On est pas devant Pujadas : 5000 morts sur une secousse en Iran, 3000 au Pakistan, 6000 en Algérie. Et la réaction normale: ah merde, les pauvres. Là, on est concernés, on connaît les lieux, les gens, les expressions. Les visages d'enfants nous rappellent les deux petites Neng et Indah qui vivent sous notre toit à Jakarta. Troublant. On se sent proches et loins au même moment, mais on n'est pas insensible, on peut pas être insensibles. Ces gens, on les croise tous les jours dans la rue, on voit où et comment ils vivent. On sent leur chaleur et leur amusement quand ils discutent avec toi (enfin on essaie, je dois à présent comprendre 16% des conversations...ptet même pas). enfin, c'est assez étrange. Bref, tout ca pour dire quoi: on attend les infos, on travaille, et puis la vie continue. Pour reprendre Joel: la vie est une fête (enfin pour certains plus que d'autres...)